11è REI
Cet ajout vient enrichir l'article initial sur l'effectif de la 5ᵉ compagnie, d'après les comptes rendus du lieutenant Chevillotte et du capitaine Lanchon, commandant la compagnie.
Grâce aux lettres adressées par le capitaine Lanchon à sa famille, on peut entrevoir des instants de vie au sein de sa compagnie, autant sur les conditions matérielles d'installation des cantonnements et des lignes défensives, que d’un point de vue humain, à travers les détails qu’il partage sur ses légionnaires et la vie du régiment.
Le Journal de Marche et d’Opérations (JMO) du régiment, ainsi que le livre Vainqueurs quand même : le 11ᵉ de la Légion étrangère au feu de Luce Coupin, permettent de croiser les sources et d’enrichir les informations disponibles. Le sergent Coupin, qui a brièvement fait partie de la 5ᵉ compagnie avant son passage à la Compagnie Hors Rang (CHR), y apporte aussi son témoignage.
Correspondance du capitaine Lanchon 14h30: « je t'écris ces q.q. lignes, en attendant ordres pr départ de ce soir 21 h. Ns faisons 25 km environ»
JMO: Repos au bivouac. Dans l'après-midi, le régiment reçoit l'ordre de se porter dans le bois situé à 2 km à l'ouest et au sud-ouest de Brouennes afin de préparer la relève des éléments au contact dans le secteur de Baâlon. Les unités se mettent en mouvement à partir de 20h30.
Correspondance du capitaine Lanchon: midi
« Ns sommes arrivés au lieu en question, à 20 km au sud-est du lieu en question. Je suis vanné. Levé depuis hier matin à 6 h 30 ; j'ai reposé 1 heure seulement tout à l'heure, par terre, ds le bois dont nous occupons une partie, en second échelon. J'ai été réveillé par une dizaine ou vingtaine d'obus, qui ont blessé pas très gravement deux artilleurs ds le voisinage. Probablement cette nuit, ns relèverons, un régiment devant nous. Les avions allemands nous survolent. »
JMO : Les unités atteignent leurs emplacements par petites fractions échelonnées entre 4h30 et 6h. Elles s’installent au bivouac.
2ᵉ bataillon : partie ouest du bois des Paquis et nord du bois des Aisements.
Dispositif : 2ᵉ bataillon en premier échelon.
Correspondance du capitaine Lanchon: midi
« En ligne depuis hier soir 18 heures, à 20 km environ sud-est L.V. abbé Roger. Ds un bois, boches en face à 50 m. ça bombarde, mitraille, mais n'attaque pas franchement, cherche à s'infiltrer seulement.»
JMO: Les unités sont disposées en ligne du saillant du bois de Neudan 200m O.de la côte 232 , 1 Km S.O. de Malandry , à la côte 317 , sur la route Inor - Malandry : à l'Est ; 5è cie plus 1 S. M. 1/2.
À 12h30, un coup de main est effectué par un détachement de la 5ᵉ compagnie, commandé par le sous-lieutenant Bertot : deux Allemands sont tués et une mitrailleuse lourde est rapportée (1).
1- Dans le compte rendu du lieutenant Chevillotte c'est le chef Karadjic qui avec quelques hommes prennent à parti une mitrailleuse allemande placée presque dans leur ligne. Ils tuent 2 allemands et ramènent l'arme
Correspondance du capitaine Lanchon: 6h30
« Dans une forêt, la même qu'hier à la lisière, je suis accroché avec ma compagnie, sur la défensive . Les allemands essaient de s'infiltrer avec ténacité, mais n'attaquent pas.
Nous sommes bombardés et mitraillés solidement. J'ai un tué cette nuit à ma Cie : Mayer (1), un juif algérien. Pas de blessé. C'est la première perte depuis deux jours à la Cie. (2)
Il y a des pertes au régiment (3).
Ns sommes ds des trous. Le mien est couvert d'une tôle ondulée. J'y suis avec Sandor (4).
La nourriture arrive très mal, et en partie tournée.
Le courrier n'arrive pas.»
JMO: Action vive de feux d'infanterie au cours de la nuit, activité des patrouilles ennemies. Les postes sont arrosés à la mitraillette, l'artillerie amie effectue des tirs de contre batterie au cours des alertes de nuit. Les unités aménagent des abris et des emplacements d'armes automatiques, établissent un réseau de fils de fer barbelés. Le bombardement est violent.
Le capitaine Lanchon mentionne le légionnaire Mayer, probablement MEYER Jussen, mort pour la France le 23 mai 1940. Il est inhumé dans la Nécropole Nationale de Bras-sur-Meuse, dans le carré musulman.
2 - peut être une référence au caporal PEYROT Pierre tué le 14 mai au groupe franc.
3 - Ce jour là, le régiment enregistre 5 tués, 26 blessés, 1 disparu
4 - Sandor est l'ordonnance du capitaine, il s'agit d'AGOTICS Sandor (EVDG, né en Roumanie)
Correspondance du capitaine Lanchon: 6 h 1/4 - matin
« Dans mon trou 1 m 50 x 2 m, à un m de profondeur, relativement confortable, puisqu'il est couvert de q.q. rondins, de tôle ondulée, et d'un peu de terre, qui me met à l'abri des balles, de la pluie et des éclats d'obus, je vous écris ces q.q. mots.
Nuit agitée comme la précédente. Plus de 100 obus sur mon propre secteur de Cie et alentour à profusion. Fusillade une bonne partie de la nuit. On est sur le qui-vive très souvent se demandant si l'obus qui siffle est pour soi.
Je n'ai pas connaissance de pertes cette nuit. J'attends le rapport de mes chefs de section (1). Je partage mon abri avec Sandor. Il fait très humide. Il a plu toute la journée hier. Ns somme à même le sol, sur une toile de tente - les pieds boueux. Les allumettes ne prennent pas à cause de l'humidité, et pour la même raison, on a peine à se réchauffer.
[...] J'ai eu un blessé accidentel hier : une balle ds le pied, avec son propre fusil, qui chargé, est parti, lors d'une chute.(2)
[...] Grosse activité chez nos voisins d'en face - bruits de camions, de discours qu'on arrive à percevoir avec Heil Hitler !Ils installent, canons lance-torpilles, mitrailleuses. Ns sommes trop peu pr le front à défendre. Les allemands tentent de s'infiltrer dans les intervalles.
Plusieurs prétendent qu'il y a des boches ds le bois que ns occupons. Mes chefs de poste ont belle attitude surtout mes deux officiers et Metman. C'est Chevillotte le plus calme.
[...] Moi je n'ai encore qu'un tué, un disparu, parmi les mitrailleurs qui me renforcent (3) et le blessé accidentel.. J'ai ordre d'enterrer mes morts sur place pr ne pas encombrer les voies d'accès où fourmillent les convois, agents de liaison, etc.
J'ai avec les mitrailleurs responsabilité de 200 hommes.
JMO: travaux d'installation sur les positions. Les unités s'enterrent et s'entourent de fil de fer barbelé. Pendant la nuit du 23 au 24, des patrouilles ennemies harcèlent les postes des quartiers Est et Ouest.
Violent bombardement jour et nuit, sur toutes les positions du régiments.
1 - il s'agit du S/l Bertot, du lt Chevillotte et de l'adjudant chef Metman
2 - il s'agit du 2è classe MECCA évacué le 26 mai pour s'être blessé imprudemment lui-même au pied gauche.
3 - La 4è section et le groupe Haim de la CA2 vienent en appui de la 5è compagnie
Correspondance du capitaine Lanchon: 5 h 45
« Toujours au même endroit ; ds notre bois, sur la défensive. Les boches n'attaquent pas, mais tentent de s'infiltrer. On tiraille, rien que ds ma Cie, des milliers de cartouches, chaque jour, à la mitrailleuse, au fusil-mitrailleur, et au fusil. On se bombarde aussi réciproquement. Ns rentrons ds ns trous de lapins.
J'ai eu hélas 6 tués (1) ds le secteur de ma compagnie hier (4 de ma cie et 2 téléphonistes) et 5 blessés (2) (3 de ma cie et 2 autres (1 téléphoniste et 1 mitrailleur) - Un avait la main enlevée (3). On a enterré 2 légionnaires sur la place, avec une pauvre petite cérémonie. C'est la guerre ; les jeunes réalisent. Enfin chacun fait son boulot simplement, sans se plaindre. »
JMO: patrouilles ennemies et attaques peu appuyées. A 22h bombardement très violent.
Pertes du régiment : 7 tués, 18 blessés.
1 - MENCHI Armand et CAZMAN tués par éclats d'obus à 8h30. MOURET Charles et SEIFERT Franz tués par éclats d'obus à 16h30
2 - NEBOTTE et SAY blessés à 8h30. caporal chef CLERC John
3 - Le légionnaire FERRER a la main droite arrachée par éclats de grenade
Correspondance du capitaine Lanchon: 4 h 40
« La Messe qui devait être dite ce matin à 6 h, à notre petit cimetière de compagnie, n'aura pas lieu....... Metman a été tué à 3 h 30.».
JMO: Les patrouilles ennemies sont actives dans le quartier Ouest. L'adjudant-chef METMANN, de la 5è Cie est tué alors qu'il s'était porté en avant de son poste pour observer une patrouille ennemie.
Correspondance du capitaine Lanchon: 15 h 30
« Pas de bombardement, pas de mitraillade. Je t'écris à découvert, caché par les arbres de la forêt où nous nous trouvons, mon casque près de moi, prêt à me fourrer ds mon trou de rat ainsi que les hommes, en cas de bombardements.
Notre position se renforce chaque jour, par renforts d'artillerie, par nos travaux, tranchées réseaux etc. Les allemands se contentent de patrouiller, mais ne tentent aucune attaque.
Ns avons ordre de résister sur place, et de ne pas reculer.
Bel esprit chez tous. Personne ne se plaint. Au total depuis mardi, sur 200 hommes, 7 tués (1), 1 disparu, 6 blessés (2). Dans les 7 tués, il y a ce cher Metman, ce matin d'une balle, ou d'un petit éclat au coeur. [...]
Je suis très bien entouré. Pusic (3), le sergent-chef fonctionnaire adjudant, qui est près de moi, avec Sandor, 1 secrétaire (4), deux brancardiers et 7 ou 8 agents de transmissions, est un bout en train, très actif, précieux à ts points de vue, non impressionnable.. Je vis avec eux à mon poste de commandement de compagnie.
J'ai 1200 m de front à tenir, avec ma compagnie 6 mitrailleurs et leurs servants, 1 canon antichar et ses servants, un poste d'observation, et son personnel. J'ai le téléphone avec le bataillon. J'ai fait mettre l'appareil ds mon trou. Je communique aussi avec l'observatoire par tel. Il faut réparer souvent la ligne coupée par les bombardements.. »
1 - 2è classe MENCHI Armand, 2è classe CAZMAN Joseph, 2è classe MOURET Charles, 2è classe SEIFERT Franz, 2è classe MEYER/MAYER Jussen, S/l METMANN Henry Jules
2 - caporal chef CLERC John, 2è classe CZIKOS, FERRER Joseph, 1ère classe BES, 2è classe CASE, sergent chef CAZADJIQ Milano, 2è classe MASSIAK Karol, 1ère classe POURQUOI
3 - PUSIC; Luce Coupin, le décrit comme turc d'origine, "étonnant gaillard, à la voix de stentor, d'une force incroyable malgré sa petite taille". Il pourrait s'agir de PUSIE (Jovan-Batista).
4 - caporal chef Seigneur Georges
Correspondance du capitaine Lanchon: 8 h 10 (20 h 10)
« Journée chaude, bagarre depuis 3 h du matin = Closmadeuc tué, Picquard et Brochet blessés. Positions perdues, puis en grande partie reprises. Petit éclat obus bras droit qui me gêne à peine.
Avons fait q.q. prisonniers, parmi les Fritz qui nous attaquaient.»
JMO:
2h10: violente préparation d'artillerie ennemie
6h30 : Le capitaine de Closmadeuc (CA2) est tué
7h10 : violent tir d’artillerie le lieutenant Mossman de la CA3 est blessé
9h00 : nouvel assaut le lieutenant Picquart (CA2) est blessé
10h00 : le capitaine Brochet (officier adjoint au 2è bataillon) est blessé
11h00 : le lieutenant Blot commandant la 6è Cie est blessé
16h00 : le sous/lieutenant Sautour commandant la 1ère Cie, le sous/lieutenant Verny commandant la 2è Cie, les adjudants-chefs Egloff et Gorsky de la 9è Cie sont blessés.
16h25 : violent tir d’artillerie le capitaine Emmanuelli est tué
17h00 : le capitaine Jayet est blessé mais non évacué ainsi que le lieutenant d’Hautefeuille
Pertes de la journée moins importantes que du côté allemand mais sont néanmoins sensibles : tués 64 blessés 184 dont 8 officiers disparus 23
A 20h00 : silence total, les bataillons occupent les positions où ils étaient installés la veille
Correspondance du capitaine Lanchon: matin 5 h
« Nous avons subi une attaque allemande hier, sur ma Cie (effectif d'un bataillon paraît-il). Nous avons dû reculer... et contre-attaquer. Cela a coûté cher. J'avais touché un adjudant-chef (1), en remplacement de Metman, il a été grièvement blessé.
J'ai un sergent chef de disparu (2).... des morts des blessés nombreux (3).
Pas de ravitaillement depuis dimanche soir. Pas de brancardiers pr emmener morts et blessés. La journée a été dure. J'ai encore une position à reprendre. J'attends du renfort, pr l'entreprendre.
Cette nuit les positions ont tenu, mais.... le Bataillon de droite se replierait !! alors ma section de droite me demande que faire. Je réponds : tenir ! selon les ordres formels reçus.
J'attends une aide sérieuse aujourd'hui - peut-être la relève, à manger, à boire, des infirmiers et des brancardiers. J'ai eu des visions de guerre hier, inoubliables. Les hommes refluaient il fallait les ramener brutalement.. »
JMO:
4h45 attaque allemande sur le front des quartiers Est et Ouest avec une violence particulière devant la 5è Cie. la section DERLY, de la 5è Cie , perd son chef et est à peu près anéantie. L'ennemi occupe l'emplacement de cette section et s'infiltre entre nos points d'appui
9 heures nouvel assaut ennemi, très violent. Les éléments dispersés de la 5è Cie se regroupent 250 m en arrière de la ligne de résistance, sur le layon limite de département, parallèle au front. Le capitaine BROCHET, secondé par le It PICQUART, accourt à la tête d'un groupement constitué par la section de commandement du Bataillon et un groupe de la C.A.B.2.
Le Lt PICQUART est blessé. La section CHEVILLOTTE, de la 5è Cie et la section de mitrailleuse MARQUETTI s'organisent en point d'appui et trouvent la liaison avec la 6è Cie, avec le groupement du Capitaine BROCHET et avec les sections BERTOT et LHOTEL de la 5è Cie. Le Capitaine BROCHET rassemble autour de son groupement les élément de la 5è Cie, 2 Sections de la 6è Cie et la section SAUTOUR de la 1è Cie. Sous son impulsion énergique la progression reprend.
9h10 le Colonel donne à la 9è Cie l'ordre de contre-attaquer en prenant comme axe de direction la piste centrale. Les 1e et 2è Btons et l'artillerie de la Division appuieront l'attaque de leurs feux, dans la mesure du possible. Le 3è Bton doit rester sur la ligne de soutien, assurer la liaison...
A 13h la situation est rétablie, les positions réoccupées à l'exception du P A de la section Derly emporté lors de la première attaque
1 - Il s'agit de l'adjudant chef EGLOFF Walter. Luce Coupin rapporte "qu'il tient une position difficile, en glacis. Bombardé, mitraillé, il est blessé mais demeure avec ses hommes. Grand, sec, son visage en lame de couteau gardait de sa prime jeunesse un reste d'éruption boutonneuse. Il attirait la sympathie par une douceur apparente assez peu commune ici et une évidente gentillesse. Il avait fait le Tonkin, honneur suprême à ces vieux bledards qui accusaient au moins quinze ans de légion. il était là, souffrant abominablement les deux avants bras déchiquetés et d'autres blessures dispersées sur tout le corps. [...] Fait assez rare pour mériter d'être signalé: le journal de marche du 11ème Etranger porte: "L'adjudant-chef EGLOFF, dont la conduite a été particulièrement belle". Cette carrière ne s'arrêtera d'ailleurs pas là. Promu sous-lieutenant le 1er Juin 1940 , il sera réformé à 100 % en 1941, pour affection pulmonaire. Mais, "désertant l'internement, le sana et la Suisse" ( dont il était d'ailleurs originaire ), il reprendra du service dans les Forces Françaises de l'intérieur, avant de rejoindre la 13ème Demi-Brigade de la Légion Etrangère, avec laquelle il terminera la guerre . Il s'était engagé en 1923 à la Légion.
2 - le 27 mai: la section DERLY, de la 5è Cie, perd son chef et est à peu près anéantie. L'ennemi occupe l'emplacement de cette section et s'infiltre entre nos points d'appui. Luce Coupin le décrit comme un homme soigné, visage fin donnant l'impression d'un aristocrate. Peu causant mais souriant, il avait d'avantage l'allure d'un homme de salon que d'un baroudeur aguerri.
3 - le lieutenant Chevillotte fait état de 45 hommes hors de combat pour la journée du 27
Correspondance du capitaine Lanchon: 6 h 1/4 matin
« J'ai reçu ordre de me replier de 3 km en arrière hier après t'avoir écrit. D'autres unités étaient établies à 2 km derrière moi, si bien que maintenant je suis en seconde position.
Le boches ont fait q.q. chose d'analogue de leur côté paraît-il. Leurs pertes avant-hier, d'après les prisonniers faits par une compagnie ont été encore plus lourdes que les nôtres.
Ces 4 ou 5 jours de ligne ont coûté à la Cie
14 tués (1)
24 blessés, dont q.q. uns grièvement (2)
10 disparus (3)
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48 sur un effectif présent en ligne de 144. C'est la journée du 27 qui nous a coûté le plus. En nous repliant hier nous avons abandonné nos morts sur le terrain, sans les enterrer, sans même prendre leurs papiers. Il a fallu à la section Bertot achever 3 blessés allemands pr ne pas qu'ils révèlent notre mouvement.
Il y a des cadavres de chevaux qui parsèment la campagne, depuis plusieurs jours, et l'atmosphère, par endroits, est empestée. Là où je suis maintenant nous jouissons d'une relative tranquillité. Je viens de prendre 1/4 de jus tiède, ce qui ne m'était pas arrivé depuis une huitaine, où nous avons mangé exclusivement froid.
Il y a à proximité une douzaine de brancards, avec chacun le corps d'un légionnaire emporté blessé, et mort ensuite.
L'aumônier officiel du régiment (4), arrivé il y a dix jours, a été tué avant-hier aussi. Le lieutenant Blot, qui commandait la 6e Cie depuis l'évacuation de Magne a été blessé. »»
JMO: la nuit est calme. Les Unités reçoivent un peu tard l'ordre de repli. Néanmoins le décrochage et l'installation sur les positions nouvelles sont effectuées sans incidents, la violence du combat de la veille ayant fait perdre à l'ennemi toute agressivité.
Le 2è Bton se replie sur la route Martincourt-Olizy où il tient la ligne d'arrêt : 5è Cie à l'Est sur la lisière Nord du bois de Pèlerin
1 - voir journée du 26 mai + 6 morts le 27 mai: HORAK Charles, 2è classe DOUBITROU/DOHBITROU Georges Rousso, 2è classe MATARO BARTRES Jaime, caporal MORIAME Jules Hubert, 2è classe COMI Giacomo/Jacques, caporal STACHOWSKI Michel
2 - voir photo du JMO de la 5è compagnie ci-dessous
3 - voir photo du JMO de la 5è compagnie ci-dessous
4 - l'aumônier Jean Wattel
Correspondance du capitaine Lanchon: 30-5-40 --- 6 h 10 matin
«Assis ds ma cagna ; 1 m de profondeur ; 1 m 60 de large x 1 m 60 de long, un peu de paille au fond ; une couche de rondins comme plafond ; 0 m 20 de terre dessus ; 1 baïonnette ds le sol comme bougeoir, je te gratte ces q.q. lignes, en vitesse avant que le caporal venu avec la corvée de soupe ne reparte.
Je couche avec Sandor dans cette cagna.
Nous sommes sur une seconde position, à 3 km en arrière de celle occupée ces jours-ci, dite ligne d'arrêt. Notre 1ère ligne est à 1 km en avant et tenue par une autre unité. C'est relativement calme depuis le 27. Ici on peut reposer, à peu près tranquille, puisque ns sommes gardés devant.
Ns n'avons à craindre que les bombardements qui se font par intermittence, en tous cas, incomparablement moins violents et moins ajustés que ceux des avant-postes. [...]
Hier soir, rassemblement de la Cie et appel des morts.
Finalement, je n'en ai que 13 en tout y compris Metman et le caporal tué le 1er, avec les disparus et blessés, j'ai 50 manquants, et me trouve être avec la 9ème Cie, venue à mon secours, la Cie la plus éprouvée du régiment.
Inclus ordre de mon chef de bataillon, du 27/5, de tenir "sans espoir (sic) de recul" ! comme pièce pas banale.».
Correspondance du capitaine Lanchon:31-5-40 --- 6 heures --- matin
«Toujours sur position "ligne d'arrêt", où nous ne craignons pas la surprise la nuit, mais où nous sommes bombardés. J'ai trois blessés légers, cette nuit. Par contre, je récupère deux malades de l'hôpital.
On parle de relève. Dans trois, dans cinq jours. Tuyaux de cuisine !!».
Correspondance du capitaine Lanchon:31-5-40 --- 20 h 30
« Il fait frais. Les boches ne bombardent pas pour le moment, mais ils ne s'en privent pas ds le courant de la journée. Je n'ai pas eu de pertes toutefois depuis ma lettre de ce matin. Toujours sur ligne d'arrêt. Il serait question que nous relevions un de nos bataillons en première ligne, ds q.q. jours. [...]
On organise notre position (ligne arrêt, à 2 grands km de la 1ère ligne. On creuse, on se couvre de rondins, on se camoufle, on met des réseaux de barbelés.
J'ai reçu un renfort de 10 légionnaires (1) : 1 turc, 2 russes, 1 Hongrois, 1 polonais, 2 italiens, 1 polonais, 1 luxembourgeois et ? Deux légionnaires sont rentrés de l'hôpital, mais on m'a pris 2 brancardiers, et Bourquin (2) est évacué. Il a le poumon pris !
[...] Je prépare des citations, pr ceux qui se sont distingués le 27. Ce n'est pas commode d'être équitable. C'est un gros travail.»
1- je recense pour la 5è compagnie:
2 turcs (Cherrafedine déjà dans la compagnie car blessé le 27 mai et Bernstein Isidor),
5 russes ( Stachowski mort le 27 mai, Kitovenko, Komarowski, Soustchenko, Vassilief)
1 hongrois (Zlinski Itswan)
6 polonais (Brendel et Masiak blessé et évacué le 27 mai, Kozak, Lasman, Lazarek, Telesinski)
2 italiens (Menchi et Comi tous les deux morts avant le 31)
3 luxembourgeois (Cognioul, Grisius et Gutte)
2- Le lt Chevillotte indique qu'il est évacué le 28 mai et qu'il se trouve chez lui en Suisse.
Correspondance du capitaine Lanchon: 1-6-40 --- 6 h 30
« Nuit relativement calme.
J'avais laissé à l'arrière, mes 3 conducteurs chevaux, mon équipe de cuisine (4 cuisiniers et caporal)(1), mon chef comptable (2), mon caporal secrétaire et mon caporal chargé du matériel (3). Je fais rappliquer ce dernier, car j'ai, du fait de la journée du 27, un fouillis de matériel, armes etc. disparus. Pense que nous avons abandonné 3 blessés aux boches. Ceci te dira l'intensité de l'attaque. Une division allemande était engagée ds cette attaque. Voir 28-5-40 ou 27 au soir : Le communiqué parle de cette attaque. »
1 - caporal PECQUERY chef cuisinier évacué le 17 6 1940
2 - sergent chef chef comptable de l'unité SANJORGE Alphonse
3 - caporal chargé du matériel Kosek
Correspondance du capitaine Lanchon: Samedi 1-6-40 --- 19 h 45
«J'ai transporté mon P.C. à 150 m en arrière de mes sections de 1er échelon, en allant vers le P.C. du Bataillon ce qui est plus rationnel. Sandor m'a creusé une fosse au pied d'un chêne qu'il a recouverte de rondins, d'une toile de tente, de branchages et de terre. Ds ce trou de 2 m de long, sur 0 m 70 de large, et
d'un mètre de profondeur, je suis à l'abri de balles et éclats et ne crains qu'obus au but... quand je suis dedans, c'est à dire la nuit. Dans le jour, je déambule. Il y a assez peu de bombardements aujourd'hui. Quand çà cogne, on rentre ds son trou.
Nous terrassons avec ardeur pr renforcer notre position et pr notre sécurité. Les oiseaux chantent quand même et les moustiques piquent aussi. Ds mon coin, je suis avec une trentaine d'hommes, répartis chacun ds son trou, ds un coin de bois, à peu près sauvage encore avant-hier. Sandor est au pied d'un hêtre voisin de 10 mètres.
J'ai rédigé aujourd'hui 45 citations (1).... pr mes morts, pour mes blessés (j'en ai vu d'affreusement mutilés, la gorge ouverte, les intestins sortis, la cuisse presque sectionnée, en plein combat, me suppliant de les faire secourir, et que j'ai dû abandonner pr contre-attaquer, ds un moment, où les hommes en plein désordre, apeurés se terraient sous le bombardement.».
1 - Au moins celles d'Egloff, Metman, Masiak et Czekala . Pour les autres citations que je trouve, les évènements concernent le 18 juin, date de la mort du capitaine Lanchon.
JMO du 1er au 10 juin:
La position est organisée dans toute sa profondeur en points d'appui fermés, protégées par des réseaux avec tranchées de tir, boyaux d'accès, emplacements d'armes automatiques protégés, abris légers pour le personnel, toutes les armes sont abondamment pourvus de munitions que transportent inlassablement les chenillettes. Vers le 10 Juin les réactions de l'ennemi sont inexistantes, malgré les mauvaises nouvelles qui circulent, les cadres et la troupe espèrent participer à la contre-offensive attendue. Sedan était l'objectif tout proche qui devait, semble-t-il, pouvoir être atteint d'un seul bond…
Le 10 juin, l'ordre de repli est donné au régiment.
Correspondance du capitaine Lanchon: 2-6-40 --- Dimanche 20 h 45
«Ce matin, suis allé reconnaître position, en 1ère ligne pour le cas où nous aurions à relever le bataillon de 1er échelon. J'ai vu q.q. camarades officiers, de la Valbonne. Le front est relativement calme aujourd'hui encore. Nous n'avons pas été beaucoup bombardés. Nous travaillons dur la terre, le fil de fer barbelé. On abat des arbres pr faire des rondins.
[...] Je vais rentrer ds mon trou de taupe, où j'ai bien dormi ma foi. C'est un peu humide... ! et dur, mais on apprécie tant le calme et une sécurité relative, qu'on oublie le reste. La nuit tombe. Je suis en pleins bois. Mes affaires personnelles sont partie sous terre, partie éparses. Sandor a commencé un boyau, pr rejoindre son propre trou, en cas de bombardement, sans sortir dehors.».
Correspondance du capitaine Lanchon: 3-6-40 --- lundi 19 h 45
« Un nouvel aumônier est arrivé au régiment. C'est le père Libet (40 ans)(1). Bénédictin à Ligugé, ds la Vienne. Il connait le père Tissot qui est avec Henri. Il est naturellement très bien. Il est venu me faire une visite accompagné du médecin-chef(2) (car il est officiellement caporal-infirmier) et nous avons causé longuement.
Je me suis occupé aujourd'hui de q.q. propositions d'avancement. J'ai proposé Sandor pr caporal, malgré ses protestations, 4 ou 5 premières classes, 7 ou 8 caporaux, 2 caporaux chefs, 1 sergent chef et 1 adjudant chef. C'est un gros travail, car il faut s'efforcer d'être juste contre les insistances des chefs de section, et il faut motiver les demandes d'une façon assez complète.
Mes gars travaillent, creusent. Ma niche commence à communiquer avec celle des autres pr des amorces de tranchées.
Magne est rentré, te l'ai-je dit. Il a sa 3ème fille, ce qui fait 4 enfants avec son fils.»
1 - caporal Claudius Libet, moine bénédictin
2 - peut être le médecin-chef Lados. Les médecins auxiliaires du bataillon sont Hypoustheguy et Fitsch
Correspondance du capitaine Lanchon: Mardi 4-6-40 --- 19 heures
« Journée relativement calme. Je crois que notre Colonel (Robert) nous quitte, pr prendre le commandement de l'infanterie de la division (3 régiments). Il est remplacé par un lieutenant Colonel nouveau promu, le lieutenant Colonel Clément, arrivé aujourd'hui.
Mes gars creusent toujours, posent du barbelé ; ils ont compris la nécessité de ces travaux. Le nouveau capitaine-adjoint au chef de bataillon (Brochet, étant blessé a dû être remplacé) est très chic. Beau type d'officier d'active. Il s'appelle Lemoine, et vient du 1er bataillon.
[...} Q.q. hommes rentrent de l'hôpital, des malades ! On récupère des gens de l'arrière, au maximum. J'ai laissé simplement, caporal d'ordinaire et 4 cuistots 2 conducteurs, pour 5 chevaux, et mon chef-comptable avec caporal secrétaire.
J'ai 110 hommes ici, au lieu de 185, le reste est malade, blessé, disparu, tué, 2 en permission (1), 1 déserteur, etc. »
1 - le sergent DELMAS Gaston
Correspondance du capitaine Lanchon: Mercredi 5-6-40 --- 19 h 50
« Ns regrimpons en 1ère ligne à minuit. Secteur très calme ces jours-ci. Nous sommes trois fois plus d'effectifs en ligne. J'ai une section en réserve et 2 mitrailleuses en plus. Le lieutenant Jabouille, qui était avec moi à la Valbonne m'est affecté, pr ce séjour.
[...} Le colonel est parti ce matin. Adieux très simple. Le commandant Clément, qui le remplace ns a causé très gentiment. C'est un ancien légionnaire qui était surnommé paraît-il Don Quichotte du fait de son physique : grand, mince.
[...] Le lieutenant Haffencher (le Hongrois Roumain) de la 6e compagnie qui a commandé le groupe franc et qui avait été blessé, en même temps que mon 1er caporal tué, est mort le 20 Mai, des suites de ses blessures. Il était touché à la moelle épinière. »
Correspondance du capitaine Lanchon: Jeudi 6-6-40 --- 18 h
« Je suis installé personnellement en pleins bois, ds un petit réduit entouré d'une tranchée, avec ma section de commandement constituée par:
1 sergent chef Hallermeier,
1 caporal chef, Kokar, qui est tchèque, chef de mon groupe de transmission qui comporte 1 cycliste, 2 observateurs, 2 signaleurs, 2 tambours, 2 clairons. En réalité 9 hommes employés comme coureurs pr la transmissions des ordres et compte rendu, et comme travailleurs le restant du temps.
1 caporal chef Bedrich (1) (Tchèque aussi), chef de pièce de mon mortier de 60 m/m avec ses quatre servants.
1 caporal chef Kosek, tchèque encore, qui s'occupe du matériel. C'est lui qui est ingénieur du génie rural, et qui veille aux travaux
1 secrétaire.... Seigneur, bon comme du bon pain mais tata, comme Arrachart, faisant comme elle du travail perlé, qui m'énerve bien souvent. Je lui ai donné Hélène Boutin comme marraine. Il est à la légion depuis 8 ou 9 ans, suite infortune conjugale (2).
Enfin, j'ai mon fidèle Sandor, proposé comme caporal et 4 brancardiers, dont j'ai puni un de huit jours de prison ce matin.
[...] Je couche dans un nouvel abri, d'un m de haut au pied d'un chêne, souterrain couvert de rondins et d'une tôle ondulée. Un des rondins, fait 0 m 50 de diamètre, et 4 m de long. C'est l'article sérieux.
Ns avons toujours ordre de tenir coûte que coûte. Je crois que si nous étions attaqués de nouveau, je me débrouillerais mieux que le 27-5.»
1 - BEDRICH Frédéric Joseph. Luce Coupin le décrit comme "agile plus gymnaste que soldat".
2 - SEIGNEUR Georges Frédéric, engagé volontaire le 18/6/1932
Correspondance du capitaine Lanchon: Samedi 8-6-40 --- 5 h 35
« Le bataillon ayant étendu son front, le dispositif a été modifié et ma compagnie se trouve reportée en soutien à 500 m des avant postes. Tranquillité relative. Je n'aurai à intervenir qu'en cas de rupture du front, pr contre-attaquer, ou pr occuper une position en travers, afin de colmater une brèche possible.
Nous avons donc déménagé, une fois de plus hier soir, pr occuper de nouveaux trous.
Coquet occupe avec sa compagnie, des avant-postes très mal placés, où ils ne peuvent mettre le nez dehors.»
Correspondance du capitaine Lanchon: Samedi 8-6-40 --- 17 h 45
«Calme plat. Le coin est très tranquille aujourd'hui, sauf la nuit dernière où il y a eu q.q. bruits de bombardement, et une rafale de mitrailleuse allemande un instant après notre passage, en un lieu un peu découvert. Je pense à ceux qui sont dans le bain, le vrai ! La grande attaque que l'on subit avec chars, et avions volant bas, sans préjudice du bombardement et de la fusillade. Quand on fait son devoir à corps perdu, il est difficile d'en sortir vivant mais on peut vendre chèrement sa peau.
[...] J'ai passé ma journée à arpenter le secteur, pr le bien connaître, au cas où il faudrait intervenir pr seconder un élément du front du bataillon, en difficultés. Je suis comme dit hier, compagnie de réserve du bataillon. Je trimballe du matériel en ligne, je fais l'agent voyer. Je suis employé à des rôles les plus divers. Appelé au P.C. du Bataillon, j'ai été invité à déjeuner... et j'ai bé dîné, ..... chaud, ..... avec une pomme fraîche que j'ai bien appréciée ! ... café (mauvais) .. et fine.
[...]
Je déplace mon P.C. pour être plus au centre de ma Cie demain.... et vais habiter un autre trou.
J'aurai le tél. Cette nuit encore, je couche ds un espèce de tunnel en forme de haricot, où nous sommes trois, bout à bout. Sandor ds un bout, moi au milieu, et Seigneur à l'autre bout. Ce Seigneur est un poème. Il est désarmant de bonté, mais.... serin à pleurer.».
Correspondance du capitaine Lanchon: 19 h
«Toujours calme ! très calme ! Des indices indiquent même que la partie ne se joue pas ici.....
Journée occupée à rechercher un point d'eau assez proche (c'est-à-dire à 1 500 m. Tu t'rends compte, quand on se plaint de la distance pour aller à votre source !). Je ne suis pas débarbouillé d'aujourd'hui.
Ma barbe a 6 ou 7 jours. Comme je n'ai plus de glace, je ne me frappe pas. Mes chaussures, non cirées depuis près de 3 semaines, mes bottes de même; Ma culotte de cheval déchirée, éraillée... tachée, n'en parlons pas ma veste Mittel... doublure déchirée perdu cheveux.... ce qu'il en reste, hirsutes !! Tout va bien quand même... bien que la purée de pois était tournée ce soir, au moment de la consommer. J'ai eng.... les c... qui l'avaient laissée au soleil....
Je vais me coucher.... nouvelle niche, assez confortable...., mais trop large, pr présenter assez de solidité, contre les bombardements.
Un obus vient de siffler.... ; a éclaté à 200 m. Un éclat est venu se briser ds une branche à 15 m. Par.... politesse.... j'ai remis mon casque !
Je t'écris sur une caisse de cartouches. Mon lit est fait de sacs à terre, remplis de feuilles mortes. C'est de la préparation à Sandor. Ds la terre malgré la grande chaleur de la journée, il fait froid. J'endure encore mon passe-montagne avec l'humidité.
On abat des arbres pour faire des rondins. On creuse toujours, on fait des parapets en sacs pleins de terre. On constitue des réserves de munitions. Bref on se prépare à tenir le terrain.... coûte que coûte, mais je te répète, la partie ne se joue pas là pour le moment.
[...] Un mort, deux blessés à la Cie Coquet, hier soir. J'ai vu passer le mort, pauvre tête défigurée, sanguinolente et sale»
Correspondance du capitaine Lanchon: 10-6-40 --- lundi 21 h 10
« Il fait encore jour ! Quel triste jour ! Magne légèrement blessé. Nous partons.... Hélas ! vers l'arrière ! dans q.q. instants, pour nous regrouper plus loin, pour le combat suprême.».
La dernière lettre du capitaine Lanchon date du 10 juin. A partir de cette date, le régiment se déplace tous les jours en direction de Saint Germain sur Meuse qui est atteint le 17 juin à 18 h.
A partir du 18, les allemands lancent une nouvelle attaque et leur artillerie tire à vue sur la 5è compagnie installée côte 292 au nord de la ville. A la fin de la journée, il ne reste à la 5è compagnie plus que deux officiers et une vingtaine de légionnaires en état de combattre. Le 21 mai, la 5è compagnie était composé de 200 hoomes.
Sources:
- archives de la famille Lanchon. Correspondance du capitaine à son épouse. Les lettres quasi quotidiennes sont datées du 20 mai au 10 juin.
- Vainqueurs quand même : Le 11e de la légion étrangère au feu, 1939-1940. de René Luce Coupin
- Archives du 11è REI, SHD Vincennes côte 34N316
- Archives aubagne, JMO de la 5è compagnie du 15 au 30 mai 1940