ENTRE LOS MUROS DEL OLVIDO, Ramón García Martínez, esperanza y superación tras sobrevivir a los 186 escalones del campo de mauthausen (Juan de Sola)
Wolf Wilhelm LAJZEROWICZ naît le 14 septembre 1901 à Aleksandrów, en Pologne russe, dans une famille juive originaire de Bedkow.
Il est le fils Chejnoch Hejnich dit Heinrich puis Henry LAJZEROWICZ (également orthographié Leizerowitz), et de Masza Martha, née BRAUN
Il a deux sœurs nées à Aleksandrow
- Klara en 1903, elle se marie en 1925 à Vienne en Autriche. Il la déclare de nationalité allemande
- Ela en 1906, qu'il déclare de nationalité polonaise
Il a une tante Szejwa Feiga, mariée à Gersz Najztat et domiciliée après 1919 au 282 Godwin Street à Paterson (New Jersey).
Enfance et carrières en Allemagne
Wolf Wilhelm quitte la Pologne à l’âge de 3 ans. La famille s’installe en 1904 à Barmen en Allemagne. De 1909 à 1910, la famille vit à Londres en Angleterre puis retourne en Allemagne :
- 1910 à 1923, Elberfeld (Allemagne). À partir de 1918, il est successivement apprenti, employé puis fondé de pouvoir de banque. En 1923, son père quitte l’Allemagne pour aller chez sa sœur à Paterson, dans le New Jersey
- 1924 à 1925, Düsseldorf (Allemagne). Il exerce la profession de secrétaire-interprète de Grands Magasins à Düsseldorf
- 1925 à 1927, Cologne (Allemagne). Il est directeur de succursale d’une Maison d’Importation à Cologne
- 1927 à 1931, Elberfeld (Allemagne). Gérant d’une Imprimerie d’Art
Installation à Paris
En 1931, la famille quitte l’Allemagne pour fuir le régime allemand.
En 1931, les Juifs d’Allemagne sont citoyens à part entière depuis 1871 et ne subissent pas encore les lois raciales nazies, mais la situation se dégrade déjà nettement. Des campagnes antisémites, menées notamment par le parti nazi alors en pleine ascension électorale, visent les commerces et professions juives, avec des intimidations et violences sporadiques qui restent encore extra‑légales mais créent un climat d’insécurité croissante.
En 1931‑1932, des militants SA organisent déjà des piquets devant des magasins juifs, brisent des vitrines, appellent au boycott et agressent des personnes dans la rue, prélude au boycott national de 1933 et à la violence de masse après l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
Wolf s’installe définitivement en France à partir d’octobre 1931.
À Paris, il réside successivement rue Saint‑Sulpice (6ᵉ), boulevard Edgar‑Quinet (14ᵉ), rue Bourgeois (13ᵉ), rue Piat (20ᵉ). Sa mère, ses sœurs et son beau-frère sont recensés rue Piat en 1936.
Le 1ᵉʳ juillet 1935, il déménage 181, rue de Belleville où il est recensé avec Rezla avec laquelle il vit maritalement. A partir du 1ᵉʳ juillet 1937, le couple s’installe au 44, rue du Pré‑Saint‑Gervais (19ᵉ), adresse qu’ils conserveront après la guerre.
Son père n’est pas recensé à Paris. En 1923, il part pour les États‑Unis et s’installe à Paterson (New Jersey). En 1928, il y est attesté, recevant la visite d’Ernest Stang, un ami originaire de Barmen. Il se trouve en France en 1939 pour le mariage de Wolf et reprend le bateau le 15 avril 1940. Devenu citoyen américain, il meurt en 1944 et est inhumé au cimetière de Saddle Brook, dans le New Jersey, sous le nom d’Harry Leizerowitz.
Le 23 avril 1939, sa mère meurt à l’hôpital Tenon, 4 rue de la Chine, à Paris (20ᵉ).
Engagement au 11e REI
En septembre 1939, Wolf s’engage volontairement dans un corps de l’armée française ; il est incorporé le 6 octobre au 11ᵉ régiment étranger d’infanterie, et il rejoint le dépôt de la Légion étrangère à La Valbonne (Ain).
Le 26 octobre 1939, Wolf épouse Reizléa POLEAC, ressortissante roumaine née le 26 octobre 1908 à Chisinau et arrivée en France en 1929. Son père est présent, il est indiqué qu’il est domicilié 17 villa Verlaine, son nom est orthographié Leizerowitz.
Le 17 juin 1940, lors d’un combat de rue, il est grièvement blessé par balle, perd l’œil droit et est fait prisonnier. Hospitalisé notamment à Verdun, au Luxembourg et en Belgique, interné en Allemagne au stalag XII C puis au frontstalag 130 à Amboise, il est libéré et ramené à Paris le 18 décembre 1940.
Réformé avec un taux d’invalidité de 65% le 28 février 1941 et titulaire d’une pension annuelle de 15 500 francs. Le 12 juillet 1941 il reçoit la médaille militaire et la croix de guerre avec palme et la citation suivante : "Légionnaire courageux et dévoué. A été grièvement blessé par balle, le 17 juin 1940 au cours d'un combat de rue à Lagny-sur-Meuse (Meuse). A été fait prisonnier alors qu'il portait secours à son lieutenant également blessé. A perdu l'œil droit."
Il est très probable, sans que cela soit documenté par les archives, que Wolf ait été blessé sur le territoire de Void plutôt qu’à Pagny, en portant secours au lieutenant Léon Kakhowski de la 9è compagnie blessé le 17 juin.
En 2004, Ida Apeloig-Rozenberg organise à Chateaumaillant une cérémonie très particulière. La pose d'une plaque pour remercier les habitants de Châteaumeillant, dans leur ensemble, d'avoir sauvé tant de Juifs.
1942-1944: Exil dans le Cher
Après la grande rafle du Vél’ d’Hiv’ des 16 et 17 juillet 1942, organisée par la police française pour les autorités allemandes, qui touche principalement les Juifs étrangers et apatrides de Paris et de la région parisienne, Wolf et sa femme quittent Paris et s’installent à partir du 19 septembre 1942 au 16 décembre 1944, à Châteaumeillant (Cher).
Ils résident d’abord à l’Hôtel du Nord dans la grande Rue puis chez un M. Ferron, rue des abattoirs.
La commune de Châteaumeillant a hébergé environ 500 réfugiés entre 1940 et 1945. Parmi ceux-ci, environ 142 juifs. Quatre furent arrêtés puis déportés sans retour. Tous les autres furent sauvés par un réseau essentiellement organisé par des communistes. C'était un gendarme qui ayant connaissance des instructions pour arrestations, émanant de la sous-préfecture, prévenait un commerçant qui lui prévenait d'autres personnes afin que les juifs se cachent le temps de la mission des gendarmes.
Sa sœur, Klara dite Claire (née en 1903), devenu allemande après avoir épousé en 1925 à Vienne Bruno FALKENHEIM se réfugie à Lyon; le couple a deux enfants né à Francfort, Dimitri (1925) et Jeannette (1927). Le 5 août 194422, au 22 rue Mazenod à Lyon, Klara et ses enfants sont arrêtés par la police française et déportés le 11 août 1944 par le convoi 78 vers Auschwitz ; seul Dimitri reviendra de déportation, sa mère et sa sœur n’ayant pas survécu.
Naturalisation 1945-1947
Après leur retour au 44, rue du Pré‑Saint‑Gervais en décembre 1944, Wolf reprend son activité de marchand forain inscrit au registre du commerce de la Seine depuis 1934, puis de marchand ambulant de tissus, linge de maison, vêtements de travail, bonneterie et laine à tricoter ; il vend notamment sur les marchés de Saint‑Ouen et de Beaumont et réalise en 1946 un chiffre d’affaires de plus de 600 000 francs. Polyglottes et parlant couramment le français, sans activité politique connue, inconnus des fichiers judiciaires et bien considérés dans leur entourage, Wolf et son épouse sont décrits par l’administration comme pleinement assimilés aux mœurs françaises. Dans sa demande de naturalisation adressée au ministre de la Justice, Wolf LAJZEROWICZ pense avoir « bien servi la France », qu’il considère comme sa patrie, et sollicite l’honneur d’être admis à la nationalité française.
sources principales:
Dossiers de naturalisation (AN Pierrefitte, 19780030/134 ).
Registres de recensement de Paris (1936, 19è arrondissement).
Archives militaires (fiche matricule, citation à l’ordre, pension).