ENTRE LOS MUROS DEL OLVIDO, Ramón García Martínez, esperanza y superación tras sobrevivir a los 186 escalones del campo de mauthausen (Juan de Sola)
11è REI, EVDG
Identité et origines
Karol Zyga, né le 24 septembre 1907 à Husow (Galicie orientale, Pologne), est le fils de Jacob Zyga et d’Agnaska Wiona.
En Pologne, il a effectué son service militaire de mars 1927 à mai 1928. Par manque de travail, il quitte son pays pour la France.
En France depuis le 24 juin 1928, il se fixe à Savonnières-devant-Bar, près de Bar-le-Duc (Meuse).
Parcours avant-guerre
À son arrivée en France, Karol Zyga travaille d’abord comme manœuvre industriel pour la fonderie Durenne à Bar-le-Duc, avant d’être embauché, à partir de 1930, comme ouvrier agricole chez André Michelot, cultivateur à Savonnières-devant-Bar, emploi qu’il occupe au moins jusqu'en 1946. Il est recensé au domicile de son patron 16 rue de l’Eglise pour les années 1931, 1936 et 1946.
En France, son casier judiciaire ne comporte qu’un incident : le 1ᵉʳ mars 1933, le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc le condamne à huit jours de prison pour ramassage de bois mort dans une propriété privée, condamnation assortie d’un avertissement ministériel. Par la suite, sa probité et sa conduite sont réputées irréprochables.
Célibataire et sans enfants, il vit modestement de son salaire d’ouvrier agricole – environ 1 500 francs par mois, logé, nourri, blanchi – et il est décrit par son employeur et par le maire comme un bon ouvrier agricole, sérieux, consciencieux, donnant entière satisfaction et parfaitement intégré à la commune.
Engagement militaire, campagne de France et captivité
À la déclaration de guerre de 1939, Karol Zyga s’engage volontairement le 6 octobre 1939 au bureau de recrutement de Bar-le-Duc, au titre de la Légion étrangère.
Incorporé au 11ᵉ régiment étranger d’infanterie, il prend part à la campagne de France avant d’être fait prisonnier à Saint-Mihiel le 22 juin 1940. Interné au Stalag XVII-A, il reste en captivité jusqu’au 19 mai 1945.
Cet engagement, suivi d’une longue captivité, sera plus tard explicitement pris en compte par l’administration comme un élément en sa faveur lors de l’examen de sa naturalisation.
Retour à Savonnières-devant-Bar et naturalisation
Revenu à Savonnières-devant-Bar, où il n’a jamais cessé d’être domicilié depuis 1928, Karol Zyga poursuit son travail d’ouvrier agricole.
Il déclare être venu en France « pour y travailler » et « pour y gagner sa vie », avoir quitté la Pologne par manque de travail et souhaiter désormais se fixer définitivement en France. Il affirme n’entretenir plus aucun lien matériel ni familial avec son pays d’origine et dit avoir perdu tout espoir d’y retourner.
Les enquêtes de police et les avis recueillis localement – notamment un certificat du maire indiquant qu’il est « parfaitement assimilé comme Français » – soulignent sa bonne conduite, sa moralité satisfaisante, son loyalisme et la considération dont il jouit auprès de la population.
Avant-guerre, il suit des leçons du soir auprès de l’instituteur de Savonnières-devant-Bar afin d’améliorer son instruction et sa langue écrite. Ce travail régulier, relevé par le préfet dans son rapport, est présenté comme un signe supplémentaire de sa volonté d’intégration et de son assimilation aux usages français.
En 1946, Karol Zyga dépose une demande de naturalisation.
Le préfet de la Meuse émet un avis favorable : après avoir rappelé la condamnation mineure de 1933 et ses services militaires, il insiste sur les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre agricole dans les campagnes et souligne que son utilité comme ouvrier agricole présente un intérêt évident qui mérite d’être soutenu.
La fiche de naturalisation mentionne son état de santé « bon », son assimilation « bonne » et ses « très bons » renseignements, tout en précisant qu’il demeure célibataire et sans charges de famille.
En septembre 1946, au titre de l’article 60-62, il est proposé à la naturalisation, l’administration invitant à « tenir compte de la longue captivité ».