11è REI
Rouge vert écho des bouteillons du 11e Régt de Légion étrangère ["puis" du Régiment de Légion étrangère]
Numérotation : ?-n° 13 (mai 1940)
Ville (siège du journal) : [S.l.] (impression : Metz)
Période de parution : 1939-1940
Format : 32 cm
Fait partie des journaux publiés par : France. Armée
Les numéros 4 à 12 sont téléchargeables ici
Pour lire le numéro 3
La fin de l'année 1939, voit apparaître des journaux du front. Le contexte de cette Drôle de Guerre en favorise l'essor puisque jusqu'au mois de mai, il y a une absence de combats. Dès le mois de novembre 1939, la presse nationale fait la présentation des journaux du front en indiquant qu'il faut bien "se dérider pour briser l'ennui". Au XIè régiment étranger, une revue bimensuelle est publiée vers le 15 novembre dès la création du régiment.
L’Œuvre, 11 décembre 1939
"Pendant la guerre de 1914, les journaux du front n'apparurent que lorsque la bataille se fut stabilisée. Cette année, on va plus vite, puisque, dès octobre, les premiers journaux du front naissaient. Il est vrai que la guerre des nerfs laisse sans doute des loisirs et qu'il faut bien les occuper."
Paris-soir 4 janvier 1940
"Dans la lutte entreprise résolument par les petits journaux « kaki » contre le cafard, signalons aujourd'hui Rouge, et Vert, journal du ...è régiment de la Légion étrangère.
Rouge et Vert porte en sous-titre: « Echo des bouteillons ». En terme légionnaire, le mot bouteillon veut dire tuyau, rumeur et même bobard.
Le Petit Courrier, 11 janvier 1940
"C’était au cours de l’autre guerre, car « Rouge et Vert » prépare l’avenir, en évoquant ses « modèles » du passé....
Ce qui n’empêche pas « Rouge et Vert » de s’amuser follement dans ses petits échos...
Nos héros sont toujours gais."
L'Auto-vélo, 28 février 1940
Les feuilles poussent
Rouge, vert, écho des bouteillons du rég. de Légion étrangère (« la troupe, la plus chère troupe » du maréchal Lyautey), avec poème charmant du lieutenant D., de la C.A.I.
Le Temps, 28 mars 1940
Mes lecteurs aux armées, qui n'ont pas sous la main de grammaire ni de petit Larousse, me posent des questions que les délicats de l'arrière jugeraient sans doute un peu naïves. Tant pis, je répondrai à ceux de l'avant. Qui sait d'ailleurs si la question et la réponse que voici ne seront pas utiles, par ricochet, à maints péquins de ma connaissance.
Rouge-Vert, « Echo des bouteillons du ..." régiment de légion étrangère », publie dans son neuvième numéro une courte poésie, qui débute par ce quatrain :
C'est une idée à la Procuste
Nous qui lisons le Rouge-Vert
Ecrivons pour lui quelques vers
Dont le nombre des pieds est juste.
Le rédacteur en chef me demande s'il n'aurait pas fallu : « Dont le nombre des pieds soit juste. » Je lui réponds : « N'en doutez pas. » Et j'ajoute : On veut la mort du subjonctif, pour Dieu ne vous rendez pas complices de cet Assassinat. Les conjurés se sont d'abord attaqués à l'imparfait, qui semblait plus vulnérable, parce que ses formes blessent parfois l'oreille ou prêtent à sourire; mais il faut savoir esquiver la difficulté, tourner autrement la phrase, et ne pas se contenter du moindre effort, qui est de violer avec tranquillité la règle de concordance des temps.
Le Midi socialiste, 2 avril 1940
"Nos soldats ont raison de chercher philosophiquement l’oubli de leurs ennuis et de leurs misères dans le sein d’une apaisante littérature humoristique."
Paris-Soir, 4 janvier 1940
"Rouge et Vert porte en sous-titre: « Echo des bouteillons ». En terme légionnaire, le mot bouteillon veut dire tuyau, rumeur et même bobard.
Voici deux « bouteillons » empruntés à Rouge et Vert :
« Le récent décret sur la libération des pères de 6 enfants n'atteint pas, cela va sans dire, les pères putatifs malgré les apparences. »
« L'autorité supérieure met en concours l'étude d'une canne de tambour-major qui compte tenu de l'allant de son possesseur pourrait instantanément se transformer en canne-fusil. »
"Ajoutons que Rouge et Vert exalte avec fougue l'esprit légionnaire et se fait le gardien des pures traditions de cette troupe d'élite."
Le journal du régiment est aussi lu à l'arrière.
C'est le sergent Travers (ou Ponthou) qui a transmis un exemplaire au journal le Petit Courrier
Les numéros commencent par un récit exaltant le souvenir des anciens avec une rubrique "l'exemple de nos aînés, souvenir de l'autre guerre", et des articles sur la légion d'AFN. Il s'agit souvent des récits des vieux du régiment comme Keurvels (engagé en 1906) et Pellegrini (engagé en 1902).
Viennent ensuite, les remerciements aux amis de la légion puis les Bouteillons. Cette rubrique humoristique met en scène la vie du régiment à travers des situations et idées cocasses, et des jeux de mots.
Ci-dessous, l'idée de créer des 1/2 sections réservées au service sanitaire et mis au point par le Dr Noir-Retrouvé pour ne pas citer le médecin du régiment Blanc Perducet.
Ou encore les mésaventures amoureuses de l'adjudant Obenaus (Aubaine hausse)...
On retrouve les codes de la Légion. La célébration des fêtes pour Noël et Camerone, la solidarité, la débrouillardise, le culte des anciens et se tenir prêts au dernier baroud si besoin.
Les 2 premiers numéros sont introuvables car tirés à un nombre trop faible d'exemplaires, dans les numéros qui existent toujours, c'est au moins 130 légionnaires qui sont cités.
Le dernier numéro date du 1er mai 1940. 10 jours plus tard la Belgique est envahie et les combats contre les allemands commencent peu après pour le 11è régiment étranger d'infanterie.
sources:
- Bernard Amaury, « Humour et « drôle de guerre » : le rire au front », Matériaux pour l’histoire de notre temps, 2016/1-2 (N° 119-120), p. 41-47. DOI : 10.3917/mate.119.0041. URL : https://www.cairn.info/revue-materiaux-pour-l-histoire-de-notre-temps-2016-1-page-41.htm
- La contemporaine, Les numéros 4 à 12 sont téléchargeables https://argonnaute.parisnanterre.fr/ark:/14707/a011440581076gf17Eg