11è REI, EVDG
Léopold Lewkowicz est né le 10 septembre 1912 à Plauen, en Allemagne, de parents polonais. Il est le fils d’Abraham Ber, né le 14 janvier 1884 à Wielun, et d’Amanda Adler, née le 20 décembre 1884 à Lodz. Ses parents se sont mariés à Londres le 23 février 1909.
Léopold a un frère jumeau, Joseph, et une sœur aînée, Anne, née le 4 mars 1910, également à Plauen. La famille Lewkowicz s’installe en France le 6 septembre 1924 et choisit Strasbourg comme lieu de résidence.
En 1932, Léopold suit la préparation militaire et obtient le brevet de skieur militaire. Parallèlement, son père et lui entreprennent une démarche de naturalisation, mais leur demande est ajournée.
À l’approche de la guerre en septembre 1939, la famille Lewkowicz est évacuée de Strasbourg vers la Dordogne. Abraham et Amanda s’installent au Buisson-Cadouin.
Lors de la déclaration de guerre en 1939, Léopold souhaite s’engager dans l’armée française, mais il est affecté à une unité de l’armée polonaise. Après trois jours, il déserte et se présente à l’intendance militaire de Bourg-en-Bresse, où il s’engage dans la Légion étrangère pour la durée du conflit.
Volontaire pour monter en ligne avec le 11e régiment étranger d’infanterie, il est affecté à la 9e compagnie. De novembre 1939 à avril 1940, il participe aux missions avancées en Lorraine et au Luxembourg.
En mai 1940, il prend part aux combats d’Inor, où il se distingue. Il reçoit une citation à l’ordre du régiment le 28 mai 1940. Une seconde citation, accompagnée de la croix de guerre, lui est décernée le 22 juin 1940. Lorsque Léopold est fait prisonnier par les Allemands le 24 juin 1940, la 9e compagnie ne compte plus que 17 hommes en état de combattre.
Interné au Frontstalag 241, il participe à l’organisation de l’évasion de 80 militaires, dont son propre capitaine.
Le 10 novembre 1940, il parvient à s’évader et rejoint Marseille, où il est démobilisé le 3 décembre 1940. Il retourne ensuite en Dordogne, où ses parents résident toujours depuis leur évacuation de Strasbourg.
Léopold travaille comme cultivateur jusqu’en février 1943.
En Dordogne, des rafles ont lieu les 23, 24 et 27 février 1943, visant à arrêter 80 Juifs du département. Le 23 février, son père Abraham est arrêté par la police de Vichy et enfermé au gymnase Secrestat de Périgueux, réquisitionné pour l’occasion. Le lendemain, il est transféré au camp de Nexon, puis au camp de Gurs.
Le 2 mars, Abraham est transféré à Drancy, et le 6 mars, il est déporté par le convoi n°51 à destination du camp de Sobibor, dans la région de Lublin. Il y est assassiné le 11 mars 1943.
Léopold réside à Saint-Chamassy de 1941 à mars 1944. À cette date, devant être arrêté, il prend le maquis et rejoint son groupe FTP. À partir du 6 juin 1944, il fait partie du 13e bataillon FTPF Dordogne. Le 15 octobre 1944, il intègre le 4e régiment, 6e brigade Demorny, et passe, le 1er janvier 1945, au 108e RI.
Après le débarquement, il passe successivement par Périgueux, Saint-Astier et Bordeaux. D’août à octobre 1944, il est sur le front à la Pointe de Grave, et d’octobre 1944 à juin 1945, il participe au siège de La Rochelle.
En décembre 1944, il est muté à la 1re compagnie du 108e RI en tant que chef de section. Il est homologué sous-lieutenant le 1er mars 1945 par la 12e région militaire. Après la chute de La Rochelle, il part avec son régiment en occupation en Allemagne.
Son frère Joseph, mutilé de guerre, est également un ancien du maquis de l'Aveyron. Sa sœur Anne s'est engagée dans le maquis en tant que médecin.
Sources principales :
AN de Pierrefitte/Seine : LEWKOWICZ Léopold 19770907/142 - 40791 x 45
SHD Vincennes : GR 16 P 370826 LEWKOWICZ/LEWKOWITCH Léopold alias "Léon - Bernard"
Mémorial de la Shoah, photo et biographie des membres de la famille
1939-1944 Les Juifs en Dordogne, de l'accueil à la persécution
1939-1944 Les Juifs en Dordogne, de l'accueil à la persécution