KUS Jean est né le 25/05/1905 ou 1909 à Sokołów en Pologne. Il est le fils d'Alexandre et d'Aniela Sciuk.
Il rejoint le parti communiste polonais en 1929 à Rzeszów, où il se charge de la propagande, malgré l'illégalité du parti depuis 1919.
En 1931, il arrive en France avec un passeport et travaille comme mineur dans le Nord. Résidant à Wazier, il se marie le 18 août 1933 à Flers en Escribieux avec Wladyslawa Wardega, et ils ont un fils avant septembre 1936.
En France, il adhère à la CGT entre 1932 et 1935 et au Secours rouge. Il est un lecteur assidu de l'Humanité et du quotidien communiste Dziennik Ludow, publié en France en polonais.
En septembre 1936, il décide de rejoindre les Brigades internationales pour combattre le fascisme. Le 16 octobre, il est en Espagne et il devient soldat au bataillon Dombrowski. Ce bataillon est composé de communistes polonais venant majoritairement de France.
En novembre 1936, il participe à la bataille de Madrid, où il est blessé entre le 8 et le 24 novembre lors de l'attaque de Casa de Campo. En mai 1937, il reprend sa place au front.
Du 20 septembre au 3 novembre 1937, il bénéficie d'une permission pour la France et se rend à l'adresse de la 150, cité Villiers à Flers. À son retour, il se trouve d'abord à la base des Brigades internationales, avant d'être affecté à la délégation des Brigades internationales à Figueras. Il travaille ensuite pour la garde du Servicio de Información Militar (SIM)
Le 28 juillet 1938, Jan Kus rédige une biographie de militant dans le cadre de sa demande d'adhésion au Parti communiste espagnol (PCE), sa candidature étant présentée par Wladislas Wiesnieski. Dans ce document, il mentionne avoir adhéré au Secours rouge international en février 1937 et avoir été blessé une deuxième fois. Depuis son arrivée dans les Brigades internationales, il est régulièrement noté.
En mai 1938, il est décrit comme un très bon camarade, avec un excellent moral, actif, discipliné, et ayant de bonnes discussions politiques. Cependant, en juillet 1938, le comité du Parti du camp de récupération d'Olot note que Jan Kus semble un peu démoralisé, avec des tendances antisémites, bien qu'il ait été recommandé par Gustaw Rwal* pour son travail au SIM à Figueras.
*Il est probable que "RWAL" fasse référence à Gustaw Rwal, co-fondateur de la brigade Dombrowski, qui a été victime des purges staliniennes. Convoqué à Moscou en décembre 1937, arrêté par le NKVD en janvier 1938, il a été condamné pour espionnage et exécuté le 18 septembre 1938.
En 1940, Edoardo d'Onofrio dit Edo conclu que Jan Kus s'est comporté en bon camarade.
Jan Kus quitte l'Espagne après le 18 juillet 1938. Le 28 octobre 1938 marque la "Despedida", l'adieu des Brigades internationales qui quittent l'Espagne, et en février 1939 commence la "Retirada", lorsque les républicains espagnols fuient l'Espagne après la prise de Barcelone. Quelques brigadistes choisissent de rester en Espagne jusqu'à la Retirada. Cependant, Jan Kus ne figure ni dans les listes des brigadistes rapatriés fin 1938 ni dans celles des internés dans les camps du Sud de la France.
En septembre 1939, Jean Kus se présente dans un bureau de recrutement de la Seine pour souscrire un engagement volontaire pour la durée de la guerre au titre de la Légion étrangère. Il reçoit le numéro 1413 sur la liste de recrutement. Le 25 octobre 1939, il se trouve à la sous-intendance du Fort de Vancia.
Durant la campagne, il occupe le grade de 2e classe. Il est fait prisonnier en juin 1940 et interné au Frontstalag 240 à Verdun.
En 1945, il se trouve dans la ville de Graz en Autriche, qui abritait un réseau de camps destinés aux travailleurs forcés étrangers et aux prisonniers de guerre. Il y meurt le 19 février 1945 lors d'un bombardement.
Son nom figure sur le monument aux morts de Vineuil-Saint-Firmin (Oise).
Sources principales:
- site internet Mémoire des Hommes
- liste des prisonniers français sur Gallica.fr
- archives de Moscou:
RAGSPI 545.6.31 liste alphabétique des volontaires des BI
RAGSPI 545.6.630 à 812 dossiers concernant les volontaires polonais