11è REI, FFL
François Burcher est né le 1er octobre 1911 à Glarey/Sierre, en Suisse. Il est le fils de François Burcher et d'Emma Johanna Ogier.
Pour une raison inconnue, il est condamné en janvier 1931 à un an de prison. Pendant son incarcération à Bellechasse, il tente de s'évader en avril 1931, mais il est repris quelques jours plus tard. Lors de son arrestation, son compagnon de fuite est tué.
Le 7 avril 1939, François Burcher se présente à l'intendance militaire d'Annecy, où il signe son acte d'engagement dans la Légion étrangère. Il s'engage sous une identité déclarée, affirmant s'appeler Frantz Bohller et être né le 1er octobre 1912 en Belgique. Il est décrit comme mesurant 1,76 m pour 74 kg, avec des cheveux châtains et des yeux bleus, sans marque particulière signalée.
Immatriculé dans la classe 1939 au bureau d'Annecy sous le numéro 76LE, il rejoint le DCRE (Dépôt commun des régiments étrangers) le 14 avril 1939. Il est déclaré apte au service actif le 7 juin 1939.
Début novembre 1939, il est affecté au centre des régiments étrangers à La Valbonne, puis à la 3e compagnie du 11e REI, cantonnée à Dagneux. Le 17 avril 1940, le soldat de 2e classe Bohler se porte volontaire pour intégrer le groupe franc du 1er bataillon.
Le 1er mai 1940, il est promu au grade de caporal.
Le 10 mai 1940, le groupe franc du 1er bataillon reçoit pour mission de mener une reconnaissance offensive à la lisière sud du village de Niedaltdorf. Lors de cette patrouille, le légionnaire Boitschenko est blessé par l'explosion d'une mine.
Dans la nuit du 12 au 13 mai 1940, le groupe franc part en reconnaissance le long de la Remel. Vers 3 h du matin, alors qu'il revient en direction de Filstroff, il intervient pour porter secours au point d'appui (PA) 262, attaqué par l'ennemi. Le lieutenant Jurion, commandant du groupe franc, est blessé, tout comme 12 légionnaires. Un autre soldat est tué.
Le caporal Bohler est porté disparu le 13 mai 1940. Fait prisonnier par les Allemands, il parvient à s'évader et rejoint son unité dans la soirée du même jour.
François Burcher participe au reste de la campagne jusqu’à sa capture, le 21 juin 1940, dans le bois de Charme. Interné au camp de Forbach, il parvient à s’en évader le 21 septembre 1940. Il se présente alors au centre de La Valbonne, où il obtient une permission de cinq jours qu’il passe à Dagneux. Il y aurait probablement noué des liens lors du cantonnement de son bataillon en novembre 1939.
Pensant que la Légion étrangère a été dissoute après l’armistice, François Burcher passe les années 1941 et 1942 entre Dagneux et la Suisse. Il y est arrêté par les autorités suisses, condamné à six mois de prison et libéré le 17 juillet 1942, après avoir satisfait aux obligations militaires de son pays d’origine.
Le 28 juillet 1942, il passe en zone libre et rejoint l’Afrique du Nord, où il réintègre le DCRE. Le 20 juin 1943, il quitte cette unité pour s’engager pour la durée de la guerre dans les Forces françaises libres (FFL), au sein de la 13e DBLE (Demi-Brigade de Légion étrangère). Son contrat initial du 7 avril 1939 avec la Légion étrangère est alors résilié.
Promu caporal-chef, il est affecté à la CL1 du 1er BLE (Bataillon de la Légion étrangère), puis à la 4e compagnie, qui devient par la suite la CM1. François Burcher participe au débarquement de Provence le 16 août 1944 dans le cadre de l’opération Dragoon. Avec la 1re DFL, il prend part à la prise de Toulon ainsi qu’à la libération d’Hyères et d’Avignon.
Le 2 septembre 1944, le 1er BLE se dirige vers le nord de Lyon. À l’approche de Civrieux-d’Azergues, le bataillon est surpris par un barrage allemand. Pour poursuivre la progression vers Villefranche, l’ordre est donné de reprendre un carrefour occupé par l’ennemi. Au cours de ce combat, deux légionnaires sont tués : Miloud Garah et François Burcher, alias Franz Bohler.
François Burcher est cité à l’ordre du corps d’armée à titre posthume :
« Vieux baroudeur, plein d’allant et intrépide. Au combat dans la journée du 3 septembre 1944, s’est avancé hardiment avec sa pièce pour intercepter une colonne ennemie. A été blessé mortellement au cours de cette action. »
Son corps est d’abord inhumé dans le cimetière de Civrieux, avant d’être transféré à la nécropole nationale de La Doua, à Villeurbanne. Le cimetière de Civrieux conserve un monument commémoratif en hommage aux légionnaires François Burcher, alias Franz Bohler, et Miloud Garah, morts pour la libération de la France.
Sources:
- Archives famille Burcher, remerciement à Gilbert Schmidt pour nos échanges
- Archive Aubagne, compte rendu des pertes du groupe franc du 1er bataillon
- Archive Aubagne, JMO de la 3è compagnie du 1/04/1940 au 15/05/1940