11è REI, EVDG, Brigades internationales
Félix Joseph Borowiecki est né le 16 septembre 1908 à Dąbrowa, en Pologne, dans une famille originaire de cette région. Ses parents, Feliks Borowiecki (fils de Jan et Józefa Nawrot) et Jozefa Adamius (fille de Dionizy et Agnieszka Włóka), se sont mariés en 1905 à Dąbrowa Górnicza. Félix avait deux frères, Czeslas (né le 5 juillet 1906) et Simon.
La famille arrive en France en 1923, probablement pour des raisons économiques, comme beaucoup d'immigrés polonais dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, après la Première Guerre mondiale. L'immigration polonaise dans cette région a été encouragée par les recruteurs de main-d'œuvre, notamment ceux venus de la Ruhr. Bien que les détails exacts sur la provenance de la famille ne soient pas clairs, le fait qu'ils soient arrivés ensemble suggère qu'ils ont peut-être émigré d'Allemagne, où des milliers de Polonais avaient trouvé du travail dans les mines (les « mineurs westphaliens »).
La famille s'installe d'abord à Divion (Pas-de-Calais) de 1923 à 1924, où ils vivent dans la Cité 30, rue de Jupiter. Son père et ses frères travaillent comme houilleurs pour la Compagnie des mines de La Clarence. C'est là que son frère Czeslas meurt en 1924, à l'âge de 19 ans. Par la suite, la famille déménage plusieurs fois, vivant successivement à Raismes, Wallers, Leforest, Waziers, Libercourt, Carvin et enfin Hornaing, avant de s'installer définitivement à Raismes en 1933.
Félix Borowiecki se marie le 19 mars 1935 avec Marianne Jedrusiak. Ils exploitent ensemble un commerce de boucherie et épicerie dans un immeuble qu'ils possèdent à la rue de l'Abbaye, dans le quartier de Vicoigne à Raismes.
Le 8 février 1938, Felix apprend que certains de ces clients polonais sont en partance pour l’Espagne. Afin de recouvrer les dettes de ses clients et pour fêter leur départ, Felix se rend à Valencienne et fait la noce toute la nuit. Le matin du 9 février 1938, en état d’ébriété Felix prend le train en direction de Paris, il est accompagné de 7 volontaires et de Stanislas Lubon. Ce dernier est un ancien mineur, engagé dans les brigades internationales dans l’armée républicaine espagnole, il devient un agent recruteur dans la région de Vieux Condé. A la gare d’Orsay, les volontaires et Felix prennent un deuxième train pour se rendre en Espagne.
Ce serait donc sous l'influence d'amis et compatriotes qu'il serait parti pour l'Espagne. Félix est enregistré dans le Brigades internationales dans les arrivées du 12 février 1938. Il n'a fait qu'un court séjour aux armées républicaines espagnols car il aurait déserté ce pays et serait rentré en France dès le 19 avril.
Suite à son départ en Espagne pour rejoindre les Brigades internationales, combiné à un défaut de pièce d’identité, Félix Borowiecki fait l’objet d’un arrêté d’expulsion du territoire français le 24 mai 1938. Cependant, une enquête menée par les services de police révèle qu’il bénéficie de bons renseignements. Malgré son appartenance à une cellule communiste de Raismes et son penchant occasionnel pour l’alcool, il est également reconnu comme père de famille, son premier enfant étant né à Beuvrages le 18 juin 1938. Grâce à ces circonstances, Félix obtient des sursis renouvelés tous les trois mois pour rester en France.
Le 8 octobre 1939, Félix se rend à l’intendance militaire de Valenciennes, où il s’engage volontairement pour la durée de la guerre. Il est enregistré au fort Vancia et affecté au 11e Régiment Étranger d’Infanterie (11e REI). Le lieutenant Drouineau, de la Compagnie d’Appui n°1 (CA1), mentionne dans ses écrits un ordonnance du nom de Borovicki, qui pourrait être Félix.
Pendant la campagne de France, Félix est capturé et fait prisonnier par les forces allemandes. Son nom apparaît dans les listes officielles des prisonniers français publiées le 22 novembre 1940 et le 18 février 1941.
Le 11e REI regroupait de nombreux légionnaires d’origine étrangère, dont certains, comme Félix, étaient venus en France pour travailler dans les mines. Parmi eux, des recrues enregistrées à Valenciennes, comme Tomaszczyk Michel, né à Dortmund en Westphalie, partagent des parcours similaires.
sources:
- fond de Moscou, AN Pierrefitte sur Seine: Cotes : 19940434/500, Dossier 41381
- Liste officielle des prisonniers français