11è REI, prisonnier de guerre, communiste
Émile Bérembaum arrive en France avec ses parents en 1924, il vit à Paris jusqu'en 1932. Après avoir fréquenté l'école communale, il devient apprenti fourreur d'octobre 1926 à août 1929.
Il adhère en 1930 au syndicat CGTU de l’Habillement. En octobre il prend sa carte de la Jeunesse communiste. Très rapidement oppositionnel, il est exclu le 2 janvier 1931 du 3e rayon de la JC. Il est alors déjà membre de la Ligue communiste qui regroupe les partisans de Trotsky et milite plus particulièrement dans le groupe juif qui s’est organisé en son sein. Durant la période 1931-1932 il écrit dans La Vérité, organe de la Ligue, plusieurs articles portant notamment sur la question des jeunes et de la JC ou sur l’action dans le syndicat de l’Habillement.
En juillet 1932, E. Bérembaum est victime d’une mesure d’expulsion prise par la police. Il réussit alors à se réfugier dans la région de Lille où il reprend son action militante. Il continue à écrire, en 1933, des articles pour La Vérité traitant en particulier de la vie syndicale dans la région lilloise. En octobre, il fait parler de lui en démissionnant du bureau de la section de Saint-Sauveur, à Lille, du Secours rouge international en signe de protestation contre les « pratiques staliniennes ». En janvier 1934, E. Bérembaum ne peut éviter l’expulsion et quitte la France pour la Belgique. Il ne cesse pourtant pas ses relations avec la Ligue d’autant qu’il participe à sa direction ; il assiste en effet en février 1933 à la réunion de sa commission exécutive élargie.
Se refusant, en juillet 1934, dans une lettre parue dans le bulletin intérieur de l’organisation, à adhérer au Parti SFIO comme le prônait Léon Trotsky, il rejoint cependant la majorité de la Ligue qui forme en septembre le groupe bolchevik-léniniste organisé en tendance dans le Parti socialiste.
E. Bérembaum part en août 1934 à Varsovie en Pologne où il vit chez son oncle maternel Jacob Mordkowicz.
De retour en 1937 dans la région de Lille, malgré la mesure d’expulsion qui le frappe, il rallie le Parti communiste internationaliste fondé en mars par P. Frank* et R. Molinier*. Finalement, E. Bérembaum décide, en 1938, que la Légion étrangère sera le plus court chemin pour obtenir définitivement sa naturalisation. Il s'engage à l'intendance militaire de Paris le 08/04/1938. Il arrive au corps le 23/04/1938 et est afecté deux jours plus tard à la compagnie d'instruction n°4. Le 19/12/1938, il est affecté à la 3è compagnie du 4è REI puis en septembre 1939, il fait parti des volontaires envoyés à Sathonay en vue de constituer le 11è REI.
Fait prisonnier pendant la guerre, il est interné au stalag XI B Fallingbostel. En 1941 il tente une évasion difficile et est repris à Eupen. Transféré au Stalag XI B section disciplinaire baraque 8, Emile Berembaum participe immédiatement à toutes les actions décidées par le Comité de Résistance qui vient de se créer.
Il réussit à s’évader d’Allemagne en 1943 et participe sur le territoire français à la Résistance jusqu’à la Libération. Il rejoint le M.N.G.P.D pour lequel il est chargé de mission en Meurthe et Moselle à Conflans-Jarnisy puis à Paris. Sous le pseudonyme de Dubois puis de Béranger, il prend contact avec les prisonniers rapatriés et fonde un noyau de résistance appartenant au MNPGD.
Après la guerre, il rejoint de nouveau les rangs trotskystes en adhérant au PCI et ceux de la CGT en militant dans l’Habillement. Lors de la scission de 1952-1953 qui écartèle la centaine de militants trotskystes qui restaient organisés, il abandonne définitivement le mouvement. En 1958, il donne son adhésion au Parti socialiste autonome puis en 1960 rejoint le Parti socialiste unifié qu’il quitte dix ans plus tard à cause des divergences qu’il avait avec ce parti sur la question du Moyen-Orient.
Sources principales:
- SHD Vincennes GR 16 P 49210 (consulté)
- AN Pierrefitte, dossier de naturalisation (consulté)
- Fond de Moscou 19940434/252 dossier 20871 - consulté
- https://maitron.fr/spip.php?article16313, notice BÉREMBAUM Émile, André, Victor par Jean-Michel Brabant, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 octobre 2008.
- photo (Fond de Moscou et dossier de naturalisation)