Agostini Luigi

Musicien du 11è REI: Luigi AGOSTINI de la 6è Cie

11è REI, musicien, MPF

Je n'avais pas intégré Louis Agostini dans mon recensement puisqu'il était indiqué sur le site mémoire des hommes comme mort au combat avec le 11è régiment d'infanterie coloniale.

Par contre, je connaissais un légionnaire Agostini de la section Romanovitch de la 6è compagnie blessé le 17/06/1940 à Void.

Le rapprochement entre les deux Agostini semble justifié par plusieurs éléments :

1. Erreur dans l'attribution régimentaire : Le site Mémoire des Hommes indiquant que Louis Agostini appartenait au 11e Régiment d'Infanterie Coloniale (RIC) peut contenir une erreur. En effet, le 11e RIC n'était pas en France à ce moment-là, ce qui rend improbable la participation de ce régiment au combat de Void le 17 juin 1940.

2. Correspondance des circonstances : Le légionnaires Agostini, blessé le 17 juin 1940, est mentionné dans la section Romanovitch de la 6e compagnie du 11e Régiment Étranger d’Infanterie (REI). Cette compagnie participait activement à ralentir l'avancée allemande à Void à cette date.

3. Cohérence géographique et temporelle : La localisation et les circonstances des combats de Void renforcent l'idée que Louis Agostini était bien membre du 11e REI et non du 11e RIC. La confusion pourrait venir d'erreurs dans la transcription des registres ou des sources initiales.

Il est donc raisonnable de supposer que Louis Agostini, légionnaire blessé à Void le 17 juin 1940, était effectivement avec la 6e compagnie du 11e REI.

La famille est musicienne, et Guiseppe, dit "Joseph", commence à jouer de l'accordéon dans les cabarets de Douai. Ils s'installent ensuite à Sin-le-Noble, où Joseph prend en gestion un estaminet qu'il anime en organisant des bals. Ses prestations évoluent rapidement en un orchestre familial, avec la participation de ses deux fils aînés, Luigi "Louis" et Giovanni "Dante", qui l'accompagnent. Dès l'âge de 5 ans, les enfants apprennent à jouer de l'accordéon et de la batterie. 

En 1939, Louis s'engage dans la Légion étrangère et est affecté à la 6e compagnie du 11e régiment étranger d'infanterie. 

Le 17 juin 1940, avec des éléments du 2e bataillon sous le commandement de l'adjudant Romanovitch, il est chargé de couvrir le pont de Void jusqu'au passage du dernier contingent français et de protéger les équipes du génie chargées de faire sauter le pont de la ville.

Vers 16h30, la section Romanovitch, presque encerclée, est à nouveau attaquée par des blindés allemands. En tentant de rejoindre le pont tournant, le sergent Vervier, le caporal Zavarine ainsi que les légionnaires Lazarevitch et Agostini sont blessés. Le lendemain, Louis Agostini succombe à ses blessures.

Son corps est retrouvé dans une cave près de l'église. Il est inhumé au cimetière de Void tombe 28 sous le nom d'Eugène Agostini. Malgré des demandes de recherche, sa famille devra attendre 1946 pour avoir la certitude que Louis est décédé au combat en juin 1940.

En 1940, sa famille se trouve toujours à Sin-le-Noble et n'est pas évacuée. Joseph, ayant acquis une certaine notoriété, continue de gérer son cabaret ainsi que son école d'accordéon. Parallèlement, il s'occupe également d'un commerce d'instruments de musique. 

Conformément à la décision du 22 août 1944 du secrétaire général aux finances publiques, l'administration des Domaines prend à titre conservatoire possession des biens allemands et italiens situés en France pour en assurer la gestion. En décembre 1944, le tribunal civil de Douai ordonne la mise sous séquestre de tous les biens, et en particulier d'un compte de dépôt appartenant à Joseph Agostini. La main levée du séquestre sera ordonnée en 1948.